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Le Paris russe

A Paris et ses environs il y a un certain nombre d’endroit liés à la Russie. En effet, le nombre de Russes – ou de personnes d’origine russe – en considérable en Ile-de-France. La forte présence de Russes remonte à la première vague d’immigration, survenue juste après la Révolution de 1917 quand, un grand nombre de personnes, considérés comme des « ennemis de classe » par le nouveau gouvernement bolchévique, ont fui l’Union Soviétique.

A l’époque toute une diaspora de « Russes Blancs » a été formée qui était estimée à 100 mille personnes sur tout le territoire français.

La deuxième vague d’immigration, bien plus faible, date des années après-guerre – la période où à la suite de la Seconde Guerre Mondiale le rideau de fer est devenu temporairement plus poreux.

Enfin, la troisième vague d’immigration, la plus récente, date des années 90 du XX siècle, quand pendant la perestroïka beaucoup de gens se sont retrouvés sans travail, dans des conditions économiques précaires. Il serait intéressant de préciser que ces deux dernières vagues d’immigration n’ont pas créé de diaspora ; cependant, il y avait une nécessité de créer un endroit où les gens reliés par la langue et la culture commune pourraient se retrouver entre eux.

En tant que réponse à ce besoin un nouveau centre culturel russe a été ouvert en 2016, et c’est justement par ce centre que je voudrais commencer.

Centre spirituel et culturel orthodoxe russe

Les bâtiments de ce centre, inauguré en 2016, s’agencent autour de la cathédrale orthodoxe de la Trinité. Cette structure est située sur le quai Branly, à deux pas de la Tour Eiffel.

Le projet est né en 2007 lors d'une visite du patriarche de l'Église orthodoxe russe Alexis II. A l’époque il a reçu le soutien du président français Nicolas Sarkozy, qui souhaitait resserrer les liens entre la France et la Russie. Malheureusement, le premier projet architectural a essuyé le veto de la mairie de Paris, qui l’a jugé trop ostentatoire.

Ce projet m’a pourtant paru très beau – au moins, sur les images de synthèse … je le trouvais très original.

Je joins ici l’une des images qui le représentent, et je vous laisse en juger par vous-mêmes :

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Finalement, un autre projet a été retenu. Ce bâtiment épuré, dessiné comme un feuilleté de pierre et de verre par l'architecte français Jean-François Wilmotte, est très neutre et parfaitement intégré dans le paysage urbain du quartier.

Le week-end les offices religieux ont lieu à l’église en français et en russe. Le centre comprend également des salles d’exposition, une librairie et un auditorium où des concerts sont parfois donnés par des chanteurs et musiciens venus de Russie.

Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky

Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky

Cette cathédrale, cachée au fond d’une petite cour arborée, est située dans le 8me arrondissement de Paris, au 12 rue Daru.

Consacrée en 1861, elle est la première église construite pour la communauté russe orthodoxe à Paris qui à l’époque s’élevait à un millier de personnes, mais ne disposait pas de lieu de culte autre que celui de l’Ambassade de Russie, devenu trop étroit.

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Le financement de cette construction avait été fait essentiellement par souscription, en Russie et dans les milieux russes à travers le monde. Le tsar russe Alexandre II donne fait une grande donation sur sa fortune personnelle. En France, l’intérêt est fort pour ce projet. Les dons des orthodoxes affluent, mais également ceux de catholiques ou de protestants.

Fait intéressant : c’est ici, dans cette cathédrale, qu’en 1918 Pablo Picasso épouse la danseuse russe Olga Khokhlova. Les témoins sont Jean Cocteau, Max Jacob et Guillaume Apollinaire.

Cimetière de Saint-Geneviève-des-Bois

Cimetière de Saint-Geneviève-des-Bois

Cimetière de Saint-Geneviève-des-Bois

Cimetière de Saint-Geneviève-des-Bois

Le nom de Sainte-Geneviève-des-Bois est connu de tous en Russie. Cette commune de l'Essonne a la particularité d'être la dernière demeure de plusieurs milliers de Slaves, puisqu'elle abrite la plus importante nécropole russe à l'étranger.

À l'origine, il y a la Maison Russe, fondée par la princesse Mestchersky en 1927. Cette maison de retraite fonctionne alors comme un véritable pôle culturel, proposant à ses pensionnaires de vivre comme chez eux. Aujourd'hui, plus de 30 000 touristes russes s'inclinent chaque année sur les tombes du danseur Noureev, de l’écrivain Bounine, du réalisateur Tarkovsky, du prince Youssoupov, et visitent Notre-Dame de l'Assomption.

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Tombeau de Vatslav Nijinsky

Figure emblématique de son art, le danseur étoile et chorégraphe russe Vatslav Nijinski (1889-1950) qui a subjugué le public parisien en 1909 avec la compagnie des Ballets Russes de Diagilev, repose désormais au cimetière de Montmartre.

Les Ballets russes ont connu un immense succès à l’époque, notamment parce que l’orientalisme était très en vogue dans la société parisienne et londonienne. Le talent de l’imprésario Diaghilev, les musiques et chorégraphies modernes, avec des costumes très travaillés, et des décors de grande qualité (Cocteau, Bakst, Benois et Picasso), ont conféré à la compagnie une dimension avant-gardiste et ont fait des Ballets russes une des compagnies les plus influentes du XXe siècle.

A l’époque, Nijinsky entretient une relation amoureuse avec Diaghilev. Cependant, lors d’une tournée en Amérique du Sud en 1913, Nijinski est tombé amoureux de la danseuse hongroise Romola de Pulszky et l’a épousée la même année à Buenos Aires. Dans un élan de jalousie, Diaghilev a congédié Nijinski sans préavis.

Vers l’année 1916, des signes d’une maladie mentale sont devenus de plus en plus évidents chez le danseur. Il a fini par être touché par une forme de schizophrénie.

 

En 1919, il perd la totalité de ses moyens. Sa femme, avec qui il a deux filles, va tenter de le faire soigner en Suisse, sans succès. Le reste de sa vie sera ponctué de séjours dans des cliniques privées.

 

Il décède à Londres le 8 avril 1950, mais ensuite, en 1953, sa dépouille est transférée à Paris et il est enterré au cimetière de Montmartre (division 22).

Sur sa tombe on peut voir une statue offerte par Serge Lifar, représentation du danseur en Petrouchka, un de ses nombreux rôles.

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